L'innovation pour pallier les difficultés d'approvisionnement

Dire que la pandémie de Covid-19 fait “tousser” l’économie mondiale est un euphémisme. De fin 2019 jusqu’à aujourd'hui, son impact sur les marchés des matières premières a entraîné, d’une part, une hausse conséquente des prix, et engendré, d’autre part, des problèmes de disponibilité des ressources. Dans ce contexte de pénurie de matières premières, SIAM a relevé - et relève encore - tous les défis auxquels la société a été confrontée, en s’appuyant sur deux de ses fondamentaux : son inclination pour l’innovation et la recherche de solutions à des problématiques non résolues. 

Retour sur les derniers mois, le partenariat avec Stirweld et l’appropriation de la technologie FSW, par M. Patrick Bouchard, fondateur de SIAM et Président-Directeur Général du Groupe DIS.

Une situation de crise "jamais vue"

transtockeur
Transtockeur SA2M

+ 120 % d’augmentation du prix des aciers laminés, + 100 % sur les matériaux plastiques industriels, + 80 % sur les aluminiums… L’année 2021 a commencé avec des hausses de prix considérables sur le marché des matières premières. Du jamais vu ! Une difficulté corrélée à la raréfaction de la ressource qui crée une situation de forte pénurie, et des délais très largement rallongés dus à la disponibilité - ou plutôt l'indisponibilité - de la matière première.

Ainsi, à titre de comparaison, avant ce contexte de pénurie, les délais standards observés sur les cycles dits courts (les matériaux non outillés : tôles, tubes, plats…) qui étaient de deux jours ouvrés en moyenne, sont passés à cinq à six mois ! Sur les matériaux outillés (issus d’une filière ou d’un moule), les délais standards sont passés de cinq à six semaines à huit mois ! Quand on sait qu’aujourd’hui, les cycles moyens d’approvisionnement de l’entreprise sont de l’ordre de trois mois (entre le bon de commande et la livraison de marchandises), soit le double de ce qu’ils étaient avant cette crise, les implications sont plus que significatives et SIAM se doit de réagir.

Comment SIAM a-t-elle alors tiré son épingle du jeu ?

Premier élément de réponse, cette société spécialisée dans l’assemblage de solutions techniques et industrielles est présente sur des marchés très différents : le marché du moyen terme, auprès d’acteurs industriels du secteur public et du privé, et le marché à la commande. Deux typologies de marchés présentant des distinctions tant dans leur approche de gestion que dans la capacité d’anticipation. 

Ainsi, sur les marchés à moyen terme, SIAM s’est appuyé sur sa “couverture” (ses disponibilités en matières premières), opérée avant la hausse des prix et les ruptures d'approvisionnement, afin d’honorer les contrats signés avant le début de la crise. 

Autre levier actionné : les clauses de révisions. Contractualisées dans les marchés, celles-ci permettent d’ajuster les conditions de vente selon des paramètres objectifs et d’apporter des correctifs de prix lors de circonstances exceptionnelles d’approvisionnement. Dès le premier trimestre 2021, ces clauses ont permis à SIAM une couverture financière, en assurant la variation des coûts d’achats lorsque ceux-ci étaient défavorables.

Les marchés à la commande, eux, engagent l’entreprise quand elle reçoit son ordre de production. SIAM a donc averti ses clients sur les niveaux possibles de fluctuation des coûts et les a incités - même ceux sans commande encore engagée - à anticiper des “couvertures”. Sensibilisés à ce potentiel problème de rupture de matières premières, nombre d’entre eux se sont engagés à s'approvisionner, en toute connaissance de cause des réalités du marché à court terme.   

Un autre élément de réponse est à chercher dans l’ADN de l’entreprise : sa capacité d’anticipation. La rupture de marchandises, de matières premières a toujours été identifiée comme un risque majeur par SIAM. Et la société a donc décidé d'avoir toujours un stock de “dépannage”, non contractualisé avec un ou des clients. C’est là une clé pour offrir à ses clients des délais compatibles avec leurs besoins. C’est un pari de gérer une partie du stock de matières premières  client - surtout sur des cycles traditionnellement long - mais qui s’avère judicieux quand on fait face à une pénurie d’une ampleur aussi exceptionnelle que celle vécue depuis quelques mois. 

Enfin, troisième élément de réponse : la recherche de solutions alternatives. Si pour les applications récurrentes, les marchés de court terme et mandataires, SIAM dispose des matières premières nécessaires (stocks captifs aux projets), la difficulté réside dans les nouveaux projets pour lesquels les stocks n’existent pas. C’est en cherchant à répondre à cette problématique qu’est née l’idée d’utiliser des technologies nouvelles. 

La technologie FSW, le graal de l'assemblage industriel ?

La technologie de soudage par friction malaxage (FSW) a été cette solution alternative. Cette technologie permet un soudage à l’état solide sans ajout de métal d’apport : la chaleur générée par le frottement de l'épaulement de l'outil provoque un ramollissement local, facilitant le travail de la matière. 

SIAM s’intéressait déjà à cette technologie avant la crise sanitaire et s’était rapproché de Stirweld, entreprise spécialisée dans la FSW. Cette technologie présente de nombreux avantages dans le cadre d’applications très captives pour lesquelles l'entreprise n’aurait pas d’autres solutions. 

La mise en place de cette solution a eu une implication transversale chez SIAM puisqu’au moins trois de ses départements ont été concernés.

  • Le Service Méthodes Industrielles, sollicité dans un premier temps pour évaluer la faisabilité de la reconstitution d’une matière première captive à partir d’éléments disponibles sur le marché. 
  • Le Service Achat - supply chain a été la seconde clé de voûte, en cherchant le binôme “produit / fournisseur” adapté et en trouvant de la matière première captive. 
  • Enfin, le Service Commercial a présenté cette solution innovante aux clients et réalisé un travail pédagogique pour lever les freins psychologiques inhérents au changement et au questionnement face à la nouveauté.

L’intégration de cette technologie a immédiatement été facilitée par l’attitude et l’implication de Stirweld. L’entreprise a, tout d’abord, bien pris conscience que SIAM n’était pas complètement dans une maturité de marché lors de son intérêt initial pour cette technologie. Il fallait donc un certain nombre de réponses aux questions de faisabilité, d’où la nécessité d’un plan d’essai de qualification pour valider, ou non, l’investissement. Stirweld a joué le jeu en acceptant une phase de location de quatre mois. Une étape importante dans les relations entre les deux entreprises. Une équipe projet, transverse et collaborative avec des experts Stirweld, a permis une progression constante et au même rythme pour tous les collaborateurs sur cette solution alternative.

module fsw
Module FSW

La qualité d’accompagnement dans la formation des équipes de SIAM sur cette nouvelle technologie et la découverte des champs d’application pendant toute la durée de location ont entériné la décision d’investir dans la FSW.

Un investissement qui s’est révélé être gagnant-gagnant ! En effet, en quelques mois, SIAM s’est appropriée cette technologie innovante et a pu répondre à des demandes via Stirweld, eux-même sollicités par des industriels ne souhaitant pas investir dans cette technologie, devenant ainsi des prospects pour SIAM !

A situation exceptionnelle, solution alternative… et pérenne !

Un récent marché signé, très significatif et intégrant cette technologie est le signe fort que cette solution alternative est partie pour durer ! Dans un contexte économique “normal”,  ce nouveau marché, concernant un profilé aluminium complexe, aurait été réalisé de façon “classique”, avec les solutions d'approvisionnement du moment. Grâce à la technologie FSW, SIAM a reconstitué cette pièce de manière alternative. Ce projet a mis en lumière un avantage concurrentiel fort de cette solution dite alternative : si elle est comparable en termes de coûts à la solution “classique”, elle s’est révélée surtout plus agile et favorise la gestion des évolutions de ce profilé aluminium complexe sans impact de coûts significatifs ! En devenant, à terme, des solutions nominales, les solutions alternatives sont donc promises à un bel avenir ! 

Cet exemple est une illustration de la capacité de SIAM à chercher et trouver des solutions à la mesure d’une situation (même exceptionnelle !). Une attitude et un état d’esprit qui sont la marque de fabrique de cette entreprise. Sur les marchés industriels, le développement d’une relation pérenne et de qualité avec un client s’opère dans deux situations : soit l’entreprise retenue est la meilleure sur un marché fortement concurrentiel, soit celle-ci a apporté une solution à une problématique non résolue. SIAM s’inscrit dans cette seconde option, une démarche toute naturelle et que l’entreprise veille à faire perdurer. 

Quand, il y a un peu plus de vingt ans, Patrick Bouchard a créé cette société, celle-ci ne disposait d’aucun capital industriel, d’aucun investissement significatif, ni de moyens de production permettant de se construire sur une dotation. La feuille de route de son développement repose donc, depuis sa création, sur sa capacité d’innover en trouvant des solutions à chaque problématique. Et cela lui réussit plutôt bien.

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