D'ici 2025, les Français pourraient renouer avec une tradition qui faisait partie de leur quotidien jusqu'aux années 1980 : la consigne. Contenants en verre, bouteilles plastiques et canettes métalliques seraient concernés par ce retour à une pratique écologiquement vertueuse. En effet, les taux de collecte de ces emballages peuvent être aujourd'hui grandement améliorés. Mais si le geste ressemble à celui de nos grands-parents, le mode de récupération sera 2.0 par la mise en place d'automates de collecte intelligente. M. Coste (ingénieur études mécaniques), de Pellenc ST, et M. Simier (ingénieur études chef de projets), de SIAM, sont revenus sur leur collaboration, sur un projet qui illustre bien le potentiel d'opportunités offertes par l'économie circulaire.
Des automates de collecte qui récompensent les bons gestes
Depuis plus de vingt ans, Pellenc ST contribue au développement de l’économie circulaire à travers, notamment, la conception et la fabrication de machines de tri optique à destination de centres de tri chargés de sélectionner les déchets issus des bacs ou sacs jaunes ménagers.
Depuis quelques années, cette société vauclusienne s’intéresse aux automates de collecte qui font partie du quotidien de nombreux pays voisins européens, tout particulièrement en Allemagne : les Reverse Vending Machines. Leur principe : un usager dépose ses emballages (bouteilles plastique, canettes métalliques…) dans un receveur intelligent et connecté, et il reçoit une gratification en retour, selon l'implantation de l’automate, sous forme d’un bon d’achat (zone commerciale de Grande ou Moyenne Surface ou galerie marchande), d’un don à une association (espace public, centre-ville),… Certes Pellenc ST est convaincue du potentiel économique et de l’impact éco-responsable de ces machines, mais les usagers sont-ils prêts à modifier leurs comportements, surtout ceux pour qui le tri n’est pas un réflexe ?
Pour le savoir, Pellenc ST a initié le développement d’un prototype en 2020 et installé une première machine. Alors que le taux annuel de collecte de déchets issus des bacs et sacs jaunes dans la région est d’une centaine de tonnes, cette machine a collectée 15 tonnes supplémentaires ! Ce système a donc touché une nouvelle catégorie de population qui ne triait pas, motivée par le principe de la récompense. L’augmentation du taux de captation des emballages issus des bacs et sacs jaunes était donc démontrée.
Aujourd’hui, après de nouvelles études machines lancées en janvier 2022, Pellenc ST développe la RV 2022, un automate de collecte destiné aux parkings de grandes et moyennes surfaces commerciales. À terme, la gamme comprendra trois types de receveur : “Urban”, destiné aux espaces publics dans les centres urbains, “Hyper”, automate de collecte de grande capacité, destiné aux zones très fréquentées comme des parkings ou galeries marchande de GMS, et “Shop”, un collecteur petit format.
SIAM, le choix de l'évidence pour Pellenc ST
Pellenc ST possède une forte expérience sur les solutions connectées et technologies de tri, et leur implantation en milieu industriel. Cependant, l’entreprise est peu familiarisée avec les équipements “grand public” en milieu urbain. Ainsi, quand il a fallu trouver un partenaire détenant une expertise, des savoir-faire et de l’expérience sur ce type d’équipements et leur implantation, Pellenc ST a choisi SIAM. Pourquoi SIAM ? Cette dernière atteste d’une expertise reconnue sur le mobilier urbain et d'une expérience certaine sur les implantations fréquentées par les usagers, le grand public. Des gages de confiance pour Pellenc ST.
En effet, ces automates de collecte présentent des caractéristiques et doivent répondre à des contraintes et normes, identiques à de nombreux équipements urbains conçus et fabriqués par SIAM : proposer différentes dimensions adaptées aux lieux publics d’implantation (centres commerciaux, espaces publics urbains…), résister aux actes de vandalisme comme aux conditions météorologiques ( pluie, vent, neige…), offrir de multiples possibilités esthétiques… En plus de son expérience dans ce domaine, SIAM présente l’avantage de pouvoir fournir un produit industriel fini, de la fabrication des éléments mécaniques avec intégration des composants électriques et électroniques et jusqu’aux tests unitaires, le cas échéant.
Des arguments qui ont fini de convaincre Pellenc ST. Ceux-ci souhaitaient par ailleurs externaliser une partie de la conception afin, d’une part, de libérer de la charge chez eux et, d’autre part, d’optimiser la production. Cependant, si SIAM prend en charge la conception et fabrication des éléments de la machine qui gèrent le traitement des flux, Pellenc ST conserve le développement de l’ensemble du module intelligent, des capteurs qui trient la matière collectée.
Du cahier des charges aux éco-solutions
Maintenant que ce partenariat était scellé, place au cahier des charges : celui-ci contenait de nombreux défis à relever.
Par exemple, l’intégration d’un volume conséquent de composants, avec accès facilité pour la maintenance de la machine par les opérateurs, tout en assurant le confort d’usage pour les utilisateurs… dans un espace demandant une moindre occupation de surface au sol !
Cependant, au-delà de la fiabilité, robustesse, impératifs d’implantation sur la voie publique (hauteur, normes de sécurité,…) de la machine, la contrainte principale résidait dans le coût. Le cahier des charges communiquait un prix/machine (en vie série). C’est un élément-clé car ces collecteurs sont destinés à des collectivités publiques ou entreprises privées (grande distribution) qui elles-mêmes rentabilisent ces machines par la revente de la matière et l’amélioration du taux de collecte. Des challenges relevés par l’ensemble des services de SIAM.
Dans un premier temps, après réception du cahier des charges, le Bureau d’Études a réalisé une étude préliminaire puis une conception détaillée amenant à un prototype. Celui-ci a permis de faire un second retour d’expériences enrichissant avant la mise en production. Le Service Achat a, lui, recherché les meilleures options pour un rapport coût/objectif optimal.
En amont du produit fini, le Service Qualité a réalisé une analyse de risques, contrôlé les divers éléments de la machine et délivré un PV de contrôle. Le Service Logistique s’est ensuite chargé des aspects manutention et conditionnement des machines puis des livraisons sur site.
L'addition et la verticalité de savoir-faire, la force du Groupe DIS
L’appartenance de SIAM au Groupe DIS est également un atout qui fait la différence. En effet, forte de la diversité et de l’intégration verticale des savoir-faire et métiers à travers les différentes filiales, SIAM a pu les solliciter pour optimiser les prix par fonction et fait intervenir certaines de ces entreprises sur des éléments spécifiques : Bourasseau Industrie sur la tôlerie, SA2M sur les profilés aluminium, Artech sur la mécano soudure…
Pellenc ST a ainsi profité de leur parfaite connaissance des matériaux, de procédés éprouvés répondant au mieux au rapport coûts de fabrication/respect des normes et contraintes, et de la maîtrise des délais.
Une collaboration source de satisfaction, tant pour Pellenc ST que pour SIAM, et sur laquelle les deux sociétés fondent de grandes attentes quant à la pérennisation de la production à grande échelle de ces Reverse Vending Machines.
Et demain ? Pellenc ST a déjà d’autres projets dont, par exemple, une “machine à réemploi” où des contenants durables et réutilisables viennent remplacer, dans la restauration ou la distribution, les emballages (plastiques) jetables. Des projets auxquels SIAM serait bien évidemment associée. Toutes les démarches en faveur de l’éco-conception, de l'éco-responsabilité, des éco-gestes… trouvent un écho favorable chez SIAM.
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